
Face aux géants miniers mondiaux, la Côte d’Ivoire fait jeu égal, et parfois mieux. Lors d’un panel à Sciences Po Paris, le ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly a défendu la stratégie minière ivoirienne : efficacité des procédures, législation reconnue mondialement, et ambition assumée de devenir le leader africain de l’or. Un cap soutenu par des résultats concrets.
Dans un secteur minier mondial souvent ralenti par la lourdeur administrative et l’instabilité juridique, la Côte d’Ivoire fait figure de modèle. Le pays se distingue par une performance inédite : en moyenne, cinq années suffisent entre la découverte d’un gisement et sa mise en exploitation. Un chiffre qui contraste fortement avec les 10 à 20 ans généralement nécessaires dans les pays développés. Cette efficacité illustre la solidité d’un modèle construit patiemment, mais avec constance, par les autorités ivoiriennes.
Le samedi 4 octobre 2025, à l’occasion de la deuxième édition de l’Africa Day organisée à Sciences Po Paris, Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie de Côte d’Ivoire, a exposé avec clarté la stratégie nationale qui vise à faire des ressources extractives le second pilier du développement économique, aux côtés de l’agriculture.
Devant un auditoire composé d’étudiants, d’acteurs du monde des affaires et de spécialistes, le ministre a porté un message clair : la Côte d’Ivoire, forte d’un potentiel minier exceptionnel, est aujourd’hui une puissance minière émergente qui combine attractivité pour les investisseurs, gouvernance responsable et rapidité d’exécution, un triptyque qui lui permet de se démarquer à l’échelle mondiale.
Un potentiel aurifère exceptionnel révélé
35 % de la roche birimienne d’Afrique de l’Ouest, la fameuse ‘’roche verte » connue pour ses gisements aurifères, se trouve en Côte d’Ivoire « , a-t-il souligné. Une géologie fertile qui explique en partie la multiplication par cinq de la production aurifère en moins de dix ans, un rythme remarquable sur le continent. Ce développement spectaculaire, associé à la diversification vers des minerais stratégiques comme le manganèse, le nickel, et des projets en vue dans le lithium ou encore le cobalt, illustre parfaitement la dynamique évoquée par le ministre.

L’intervention de Mamadou Sangafowa Coulibaly à Sciences Po a également permis de mettre en lumière un modèle minier fondé exclusivement sur l’investissement privé. » L’État n’investit pas directement, mais il joue un rôle régulateur essentiel « , a-t-il précisé. Conformément au code minier ivoirien, l’État conserve une participation stable de 10 à 15 % dans les projets matures, tandis que les opérateurs privés prennent en charge les phases d’exploration et d’exploitation, bénéficiant d’un accompagnement institutionnel constant.
Ce choix stratégique a porté ses fruits. À la conférence Africa Down Under 2025, tenue en septembre à Perth, la Côte d’Ivoire a été consacrée meilleure juridiction au monde pour l’investissement aurifère, devant des pays historiquement leaders comme le Canada ou l’Australie. Une reconnaissance qui confirme la crédibilité et l’attractivité du cadre législatif ivoirien.
Un environnement attractif et une gouvernance modernisée
Le ministre a souligné à Sciences Po les nombreux atouts structurels du pays : stabilité politique et économique depuis plus de 15 ans, infrastructures modernes, capital humain qualifié, accès fiable à l’électricité et aux routes, autant d’éléments qui renforcent l’attractivité du territoire.
Il y a également la modernisation de l’administration minière qui a retenu l’attention avec la mise en place, le 22 septembre dernier, du portail e-Cadastre Minier qui permet aux opérateurs d’effectuer en ligne l’ensemble des démarches liées aux titres miniers dans un cadre de transparence totale.
Mamadou Sangafowa Coulibaly a souligné que ces acquis s’inscrivent dans la vision stratégique du président Alassane Ouattara, qui a pour ambition de faire du secteur minier le levier clé pour accompagner la croissance du pays. Après des décennies d’économie principalement agricole, la Côte d’Ivoire veut désormais exploiter pleinement ses ressources extractives pour répondre aux besoins croissants de son développement économique et social.
Par son intervention à Sciences Po Paris, il a démontré que la Côte d’Ivoire est en train de réussir sa révolution minière, en misant sur la transparence, l’efficacité, la stabilité et l’innovation. Le pays ne se contente plus de disposer d’un sous-sol riche ; il s’impose désormais comme un modèle africain, capable d’attirer les investisseurs tout en assurant une exploitation responsable et durable s ressources.

Sources : Jean Mermoz Konandi__Siki Finance
