Microsoft dresse l’état des lieux mondial du harcèlement en ligne. Vingt-cinq pays ont été passés au crible dans son rapport 2020 des incivilités numériques.
Les réseaux sociaux figurent parmi les plateformes sur lesquelles les propos haineux sont de plus en plus présents. Les incivilités numériques sont devenues un fléau sur la Toile, estime en préambule Microsoft, qui vient de publier son baromètre annuel du harcèlement en ligne. Cette déferlante de commentaires haineux et vexatoires sont rédigés la plupart du temps par de parfaits anonymes, remarque la firme de Redmond, à grands coups de canulars, d’escroqueries, de fraudes, de prises de contact non désirées ou encore de messages sexistes. Un véritable problème de société, dont les géants du Web n’ont jamais voulu réellement prendre la mesure, pensent par ailleurs la plupart des internautes interrogés.
Certains sujets semblent ressortir plus souvent que d’autres
L’apparence physique est de loin le premier objet de moquerie sur les réseaux sociaux et sur le Web en général. Viennent ensuite l’orientation sexuelle des internautes, leurs prises de position politique et enfin l’expression de leur foi ou de leur pratique religieuse. De toutes les plateformes numériques, sur lesquels les contenus haineux identifiés par Microsoft et que l’on peut aisément qualifier « d’agressivité générique », c’est-à-dire sans cible particulière, les réseaux sociaux arrivent évidemment en tête, bien devant les forums de discussion sur les blogs ou les sites internet. Sur le podium de la vindicte en ligne, on retrouve dans l’ordre Facebook, Snapchat et Twitter.
Premières victimes des commentaires humiliants : les femmes
Quel que soit le pays examiné, les femmes subissent de plein fouet ces attaques en ligne de façon régulière et répétée. Fait notable, 25% d’entre elles estiment qu’elles sont victimes de cyberharcèlement concernant leur apparence physique. Cette haine en ligne n’épargne cependant ni les pauvres, ni les étudiants, ni les personnes âgées. Et surtout pas les « millennials », la génération des ados et jeunes adultes très présente sur les réseaux sociaux, avec un harcèlement jusqu’au-boutiste qui se termine parfois en drame.
Parmi les pays les plus touchés, le Vietnam, la Russie, la Colombie, le Pérou et l’Afrique du Sud
83% des sondés sud-africains estiment être constamment harcelés en ligne. Rappelons toutefois que Facebook, Microsoft, Twitter, YouTube et, depuis janvier 2018, Google et Instagram s’étaient engagés à retirer les contenus insultants en moins de 24 heures. Le panorama 2020 des incivilités en ligne publié par la firme américaine prouve cependant qu’il n’en est rien. Le chemin sera encore long avant d’extirper du Web la déferlante de propos orduriers qui gangrènent, depuis trop longtemps, la Toile et les réseaux sociaux.
RFI