Les panneaux « solaires » risquent bientôt de perdre une partie de leur nom. Les nouveaux prototypes de cellules « thermoradiatives » expérimentés par des chercheurs aux États-Unis permettraient de développer des dispositifs « photovoltaïques » capables de délivrer de l’électricité de jour comme de nuit. Publicité
L’énergie solaire ne vaut pas tripette quand l’astre diurne éclaire la face opposée de notre bonne vieille Terre qui, en plus, n’en finit pas de tourner sur elle-même à peu près en 24 heures. Et quand il fait noir, c’est noir ! Il n’y a plus d’espoir ! Comme l’interprétait Johnny Hallyday dans l’une de ses chansons.
Une vérité incontournable pour toute personne noctambule non reliée à un réseau électrique qui souhaiterait que ses panneaux photovoltaïques lui délivrent un peu de courant afin de sortir de l’obscurité.
Par ailleurs, de jour et quand il pleut, ce n’est pas mieux ! La plupart de nos panneaux solaires perdent jusqu’à 90% de leur efficacité par temps couvert. La faute à qui, la faute à quoi ? À la technologie évidemment ! Mais un chercheur américain du département de génie électrique et informatique à l’Université de California-Davis a peut-être un début de solution. Son prototype de cellule photovoltaïque est capable de générer environ 50 watts d’électricité par mètre carré la nuit.
Le procédé qu’il emploie se base sur un phénomène physique connu depuis des lustres en thermodynamique : tout corps chaud diffuse des ondes électromagnétiques vers les zones plus froides de son environnement.
C’est exactement ce qui est à l’œuvre dans des panneaux solaires classiques : l’astre du jour très chaud transfère une toute petite partie de son énergie aux capteurs photovoltaïques beaucoup plus froids, en créant au passage une tension dans la matière qui compose les cellules du dispositif pour produire de l’électricité. Le prototype du chercheur, qui semble faire l’inverse, respecte cependant les mêmes lois que nous impose la physique. « Plutôt que d’être froids et pointés vers le Soleil chaud, les cellules de ces appareils sont chaudes et pointées vers quelque chose de plus froid », comme l’espace lointain qui est lui vraiment glacial, explique le scientifique dans la revue ACS Photonics.
Pour l’instant, son dispositif fonctionne uniquement dans des conditions optimales, c’est-à-dire avec un ciel nocturne sans nuages et par temps sec. Il génère environ un quart de ce que peut produire en une journée un panneau solaire conventionnel. Mais les technologies des cellules « thermoradiatives », qui sont connues depuis longtemps, nous offrent un avantage certain par rapport aux systèmes, celui de pouvoir fonctionner de jour comme de nuit. Des panneaux antisolaires qui nous permettraient, sans doute, d’aborder la transition énergétique plus sereinement, sans craindre des coupures alternatives de courant.
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RFI