Le coronavirus, dont on peut suivre la progression en direct sur ce tableau de bord de la John Hopkins University, a donc ébranlé l’industrie qui a le plus changé notre société au cœur des cinquante dernières années : l’électronique. Retard dans la production avec la mise en sommeil durant au moins deux semaines de Foxconn, la plus grande entreprise du monde avec plus d’un million ( !) de salariés. Retard également dans la livraison de la Switch ou du jeu vidéo The Outer Worlds à ses clients japonais, explique Nintendo.
Menace de délocalisation, enfin, à cause de ce Covid-19, explique Sharp alors que le pays concentre 70 % de la production mondiale de smartphones et 55 % de la production des écrans dans le monde. Et pourtant, frappée en plein cœur, l’électronique tente de répondre. Ainsi, le fabricant Xiaomi a mis au point une lampe à stériliser. De la taille d’une canette de soda, elle a été lancée sur la plateforme de crowdfunding YouPin, où elle a attiré le concours de 64 000 contributeurs, et devrait voir le jour le 20 février.
Utile surtout pour nettoyer, mais pas pour opérer
Basée à Shanghai, l’entreprise Lingzhi Technology a de son côté mis au point un robot capable de désinfecter les routes qui mènent aux hôpitaux du pays. Même utilité dans la province de Qingdao, une province de l’est du pays où des robots ont été déployés le 11 février. Créé lui aussi à Shanghai par l’ingénieur passé par le MIT Pan Jing, TMIRob peut, lui, assister le personnel médical dans les hôpitaux. Pour l’instant, il a été utilisé essentiellement pour désinfecter des hôpitaux de Wuhan, dans la province de Hubei. Son réservoir de 1 500 millilitres lui permet de travailler durant trois heures sans intervention humaine.
De son côté, l’entreprise Siasun Robot and Automation a donné sept de ses robots à la Croix-Rouge de Shenyang, la capitale de la province du Liaonin, non loin de Wuhan, le cœur du foyer. Ce robot qui joue sur sa ressemblance avec l’homme est-il vraiment utile ? Là aussi, il est surtout utilisé pour accomplir des tâches comme le nettoyage, ou encore aide des personnes à se déplacer, mais il n’est pas capable d’épauler un chirurgien lors d’une opération.
Manque encore de répartie
Problème, ces robots peuvent servir d’alibi à la démission humaine. Comme à New York, près de Bryant Park plus précisément, où un droïde imaginé par l’entreprise de Philadelphie a distribué des masques chirurgicaux de protection. Baptisé Promobot, il est allé jusqu’à Times Square rassurer les passants avec sa bonne bouille. Problème, il n’est pas capable de détecter si une personne a, ou non, contracté le Covid-19 et surtout, il manque de répartie.
Essentiellement composé d’un iPad posé sur un automate, il n’a pas encore d’humour. Cela dit, les robots peuvent servir intelligemment de signal d’alerte, y compris aux États-Unis. Ainsi des robots GermFalcon ont été utilisés pour vérifier que des avions à destination de Los Angeles n’avaient pas été contaminés. Ils sont surtout capables d’éliminer les germes qui pourraient être infectieux.
Capable de prendre l’ascenseur comme de collecter des draps usagers
Au besoin, les robots peuvent aussi jouer les livreurs. Ainsi de l’automate lancé par l’entreprise chinoise Suning.com, qui a été expérimenté à Nanjing, une ville de la province du Jiangsu dans l’est du pays. Et pour cause, dans plusieurs quartiers de la ville, l’entrée de livreurs « humains » est tout simplement interdite ! Le robot, de 1,25 m de haut, a une autonomie de dix heures, peut prendre l’ascenseur et venir se charger lorsque la batterie est faible, avec une précision de moins de 50 millimètres.
Un hôtel a même réussi à s’en servir pour collecter des draps usagers. Quant à Little Peanut, un automate mis en place par le chinois Keenon Robotics, il est capable de livrer de la nourriture aux personnes qui sont en quarantaine. Après le service, il leur souhaite même « bon appétit » et invite les résidents à signaler sur WeChat si un autre mets leur ferait plaisir.
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