La contamination du nouveau coronavirus s’accélère au point que l’Organisation mondiale de la santé évoque désormais un risque de pandémie. « Nous devons faire tout notre possible pour nous y préparer », a dit le directeur de l’OMS.
Trente-quatre pays sont dorénavant touchés par le coronavirus. L’inquiétude est particulièrement vive en ce qui concerne la Corée du Sud, l’Iran et l’Italie. En Chine, des experts de l’OMS se sont rendus dans plusieurs provinces et ont constaté que l’épidémie avait atteint un pic, suivi d’un plateau jusqu’à début février, et depuis elle décline.
L’autorité de l’aviation civile chinoise a d’ailleurs pris la décision de reprendre progressivement les liaisons aériennes, à l’exception de celles avec la province du Hubei, le foyer de l’épidémie où le nombre de nouveaux cas est toujours en hausse.
La Corée du Sud est le deuxième pays le plus touché par le coronavirus avec près de 900 personnes infectées, dont 60 nouveaux cas. Mais c’est la plus faible croissance enregistrée.
L’OMS s’inquiète également de la situation en Iran, où 14 personnes ont succombé au coronavirus, et dépêche une mission sur place ce mardi 25 février. Les autorités tentent d’éteindre une polémique lancée par un député accusant de minimiser l’ampleur de l’épidémie.
Une hausse des contaminations en Italie
En Europe, l’Italie reste le pays le plus touché, avec 7 décès et une épidémie qui se propage rapidement. Le nombre de cas de contamination est passé de 6 à 229 en seulement 4 jours, ce qui a poussé les autorités à mettre en place un cordon sanitaire autour de onze villes du Nord. En tout, plus de 50 000 personnes sont en quarantaine, et la zone pourrait encore s’étendre.
À Milan, les musées, les cinémas, les écoles sont fermés et les bars doivent baisser le rideau à 18 heures. Une ambiance étrange, comme le décrit Baptiste Labrugnas, qui tient un café dans le centre de Milan : « C’est un peu particulier parce que vous avez les gens qui restent cloîtrés chez eux et d’un autre côté, vous avez les gens qui continuent à vivre normalement et qui sortent. Vous avez des enfants qui jouent au football dans la rue, vous avez un Milan presque comme d’habitude. Il y a quand même tout qui fonctionne. On dit que ce sont cette semaine de quarantaine et celle d’après qui vont éviter une épidémie. Personnellement, je n’en suis pas convaincu ».
L’Italie est pour le moment dans l’incertitude quant à l’origine des contaminations, la quête du patient zéro est toujours en cours.
Les entreprises obligées de s’adapter
Sur le plan économique, le coronavirus fait toujours craindre un recul de la demande en or noir et les prix du pétrole se replient donc fortement depuis le lundi 24 février. Une crise qui va sans doute peser.
La majorité des entreprises françaises installées en Asie, mais hors de Chine, ne s’attendent pas à un retour à la normale avant le mois de mai. C’est ce que révèle un sondage des conseillers du commerce extérieur de la France.
Pour Alain Bentéjac, président des conseillers du Commerce extérieur de la France (CCE), les entreprises s’adaptent à la situation : « Évidemment,les entreprises s’adaptent. On ne peut pas faire autrement, même si parfois c’est très difficile. Elles développent le télétravail, elles essaient de diversifier leurs sources d’approvisionnement, de modifier leur chaîne de valeur, mais cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Beaucoup travaillent en équipe maintenant ».
« Mais il est évident aussi que ce sont des mesures souvent à très court terme qu’il faut prendre, et que les véritables solutions sont certainement des solutions à long terme. Mais on peut penser que cette crise aura probablement un impact sur les stratégies à plus long terme des entreprises qui vont essayer de diversifier de manière plus forte leurs sources d’approvisionnement et de modifier leurs modalités de travail », rajoute le président du CCE.
RFI