En Afrique du Sud, la commission pour l’égalité des sexes a confirmé, ce lundi 24 février, que des femmes porteuses du VIH ont été stérilisées de force dans certains hôpitaux publics à cause de leur statut.
Dans un rapport publié lundi, la commission a enquêté autour d’une cinquantaine de cas, suite à une plainte déposée par des organisations des droits de la femme en 2015.
A l’époque, des cas similaires avaient aussi éclaté en Namibie où la justice avait ordonné le dédommagement de trois femmes, mais en Afrique du Sud, la question est restée largement taboue.
La commission reconnaît désormais que ces traitements constituent de graves discriminations et violations des droits humains.
Tous les cas documentés concernent des femmes noires, enceintes au moment des faits et en grande majorité séropositives.
Le rapport raconte comment, au moment de leur accouchement par césarienne, alors que certaines d’entre elles avaient déjà commencé le travail et étaient en souffrance, elles ont été poussées à signer un formulaire de consentement pour permettre aux hôpitaux de les stériliser.
Selon les cas, quelques-unes ont été menacées de ne pas recevoir de soins médicaux en cas de refus ; d’autres n’avaient pas conscience de ce à quoi elles s’engageaient en signant.
La commission indique que beaucoup de ces femmes souffrent aujourd’hui de dépression et certaines ont été abandonnées par leur partenaire, faute de pouvoir avoir d’autres enfants.
Ces décisions, prises par le personnel de santé, se concentrent dans les hôpitaux des régions autour de Johannesburg et Durban.
La commission recommande qu’un changement soit effectué dans la loi pour que tout acte de stérilisation soit désormais pleinement consenti. Le Ministère de la Santé – qui a reçu le rapport – n’a pas encore commenté.
RFI