Ce lundi 24 février, le blé français a remporté un appel d’offres en Arabie saoudite. Une illustration du retour de la céréale française à l’exportation cette année.
L’Arabie saoudite a choisi le blé français pour son dernier appel d’offres. 715 000 tonnes, la filière de l’Hexagone a de quoi se réjouir, d’autant que « l’Arabie saoudite est un des marchés les plus difficiles », souligne Philippe Dubief, le président de Passion Céréales, l’association qui regroupe les producteurs, les coopératives, les négociants et les transformeurs de grains.
Compétitif face au blé russe
L’interprofession française des céréales a de grandes ambitions à l’export cette année. Elle entend vendre près de 12 millions de tonnes de blé hors de l’Union européenne, contre 9 millions de tonnes l’an dernier. Il faut dire que la moisson 2019 a été bonne en qualité et en quantité, avec 3 millions de tonnes de blé supplémentaires, fatalement destinées à l’export étant donné que le marché intérieur français stagne.
Grèves surmontées
Coup de chance, le blé français est compétitif cette année, par rapport au blé russe, un peu moins abondant pour la première fois depuis six ans. Les exportations françaises profitent aussi d’une parité euro-dollar favorable alors que les exportateurs ont surmonté les grèves à la SNCF et dans les ports, qui avaient bloqué 450 000 tonnes de blé. « On a honoré tous nos contrats, en demandant des délais supplémentaires de 15 jours-3 semaines, grâce à des négociations tous azimuts », précise le président de Passion Céréales. Enfin, le coût du transport maritime est faible.
Niveau d’avant 2016 en Afrique
Ce qui permet au blé français de reconquérir des marchés au-delà du Maghreb. L’Algérie et le Maroc restent les premiers pays à satisfaire, souligne l’interprofession céréalière. Mais le blé français reprend aussi des parts de marché en Égypte. Les marchés se gagnent « à 2-3 euros près », mais la commande de l’Arabie saoudite confirme la tendance au Moyen-Orient.
Diplomatie du blé
En Afrique subsaharienne aussi « c’est plus facile cette année pour le blé français », trois ans après la percée historique du blé russe lors de la récolte catastrophique de la France. « On est revenu au niveau d’avant 2016 plus 10 % », souligne le président de l’interprofession, qui se félicite de l’écoute nouvelle du gouvernement en matière de diplomatie alimentaire. « Mais rien n’est acquis », reconnaît-il. La France a exporté pour l’heure 5 à 6 millions de tonnes vers les pays tiers, soit la moitié de l’objectif d’ici juillet prochain.
RFI