Les producteurs de miel de l’Union européenne tirent la sonnette d’alarme. Ils dénoncent une concurrence déloyale de la part des producteurs d’autres continents, notamment d’Asie. Ils demandent un plan d’urgence à Bruxelles.
L’Union européenne ne produit pas assez de miel pour satisfaire les besoins des consommateurs. Par conséquent, l’Europe importe près de 40% de ses besoins des pays tiers, la majorité en provenance de Chine et d’autres pays asiatiques. Ce miel est vendu en Europe beaucoup moins cher que celui produit par les apiculteurs européens. Il y a une seule explication à cela : ce n’est pas du vrai miel et c’est difficile à le détecter tellement il est bien fait, estime Étienne Bruneau.
Étienne Bruneau dirige le groupe de travail sur le miel au sein du Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne. Il explique : « Sur les marchés en Europe on trouve une série de produits composés de 70% de sirop et 30% de miel. Ils sont vendus à des tarifs extrêmement bas. Dans de telles conditions, l’apiculteur européen n’arrive plus à vendre son miel à des prix acceptables. Conséquences, soit ils font faillite soit ils réduisent le nombre des ruches. Si on ne fait rien, les deux tiers des ruches européens vont disparaître. »
En effet, si la situation ne s’améliore pas, près de 10 millions de ruches sur les 17 millions que compte l’Union européenne risquent de disparaître avec toutes les conséquences que cela implique sur la biodiversité et l’environnement. Dans ce contexte, les apiculteurs demandent à la Commission européenne de mettre en place une série de mesures pour défendre la filière : la traçabilité des miels, un étiquetage sur l’origine du produit ou encore un renforcement des contrôles aux frontières.
RFI