Alors que la planète management et RH est complètement chamboulée par cette notion celles-ci semblent encore totalement méconnues des Français selon une étude d’OpinionWay pour Dropbox réalisée fin février 2020. 70% d’entre eux ignoreraient complètement ce concept. Pire la notion semble mal comprise avec des français qui les perçoivent comme une pression supplémentaire. Zoom sur les résultats de l’enquête.
Un terme encore peu connu
On pourrait croire que le terme de soft skills est aujourd’hui bien connu dans les entreprises. Seulement, il faut bien constater que selon les résultats de l’étude seulement 43% affirment savoir ce qu’ils sont parmi les CSP+. Un pourcentage qui descend à 18% pour les CSP-. Ils ne sont au total que 29% a affirmé connaître ce concept alors que 42 % des managers seulement ont conscience de cette notion. Le concept est donc loin d’être connu dans les entreprises où même les managers n’ont pas conscience de cette notion qui pourrait pourtant les aider autant dans leur recrutement que dans leurs évaluations. Dans l’avenir, la différence entre les critères d’évaluation de plus en plus basés sur les soft skills et l’attente des salariés sur les critères d’évaluation pourraient donc entraîner une rupture.
D’autres critères désirés pour l’évaluation
Pour les salariés les soft skills ne sont pas au rang des priorités pour leur évaluation, ils sont ainsi 70% à privilégier l’implication dans le travail et 59% à préférer le savoir-faire et l’expertise technique comme critère d’évaluation. La première soft skill n’arrive qu’en troisième position avec 50% des votes. Il s’agit de l’esprit d’équipe. L’évaluation sur les soft skills, largement basée sur la personnalité, ne représente que 23% des votes, la créativité 22% et la flexibilité 21% alors que l’intelligence émotionnelle, pourtant une qualité très désirée chez les managers, ne représente un critère d’« évaluation prioritaire que pour 8 % des salariés ». Il existe donc une très nette différence entre les attentes des encadrants et les encadrés. Mais pourquoi cette distorsion ? Tout d’abord car les salariés estiment que l’approche par soft skills demeure trop subjective pour 63% d’entre eux. Pire, elle représente une pression pour 62% d’entre eux. Si elle reste encore non désirée, elle est cependant vue pour 56 % d’entre eux comme bénéfique et pour 53 % comme motivante.
Une méfiance vis-à-vis des softs skills comme critères
S’ils sont encore mal vus comme critère d’évaluation, c’est d’abord parce qu’ils pénaliseraient les employés introvertis. C’est d’ailleurs l’avis de 76 % des sondés. Ces derniers demeurent, en effet, moins enclins à « se mettre en avant, faire preuve d’aisance à l’oral, ou encore adopter une posture de leadership ». Ils génèreraient également une modification de la personnalité et inciteraient les salariés à se présenter sous « un faux jour afin de réussir individuellement pour 68 % des salariés ». Pire, il est pour 66% d’entre eux un frein à la promotion « d’employés compétents » et pourraient favoriser le copinage pour 61% d’entre eux. Les situations injustes qu’ils peuvent provoquer développe un désir certain de créer des garde-fous ainsi que la volonté d’éviter des situations injustes.
Utile pour l’embauche
Pourtant, les softs skills demeurent un des critères principaux à l’embauche. Pour 75% des sondés, ils permettent ainsi pour « un candidat de témoigner de son aptitude et de sa motivation » même s’ils restent des critères difficilement évaluables lors d’un entretien d’embauche pour 74% d’entre eux. Leur intérêt fait largement l’unanimité car pour 74% des sondés, ils permettent de cerner le potentiel et les qualités d’un candidat. A noter que ceux-ci peuvent biaiser l’embauche pour 67 % mais que seulement 47 % déclarent qu’ils ne devraient pas être prises en compte du tout. Les femmes restent davantage sensibles puisque 81 % d’entre elles voient leur utilité contre 70 % des hommes.
Rappel sur les soft skills
Les softs skills s’opposent aux hard skills qui sont les compétences techniques. Elles représentent des compétences qui ne sont pas souvent prioritaires dans les écoles et sont des compétences avant tout comportementales. On les désigne souvent comme des compétences humaines. Il peut s’agir par exemple de capacités liées au leadership comme la capacité à écouter activement ou encore à convaincre et engager un groupe.
Mais elle représente également des compétences d’adaptation avec notamment l’ouverture aux changements, prônées comme de plus en plus fondamental par les entreprises qui se doivent d’évoluer vite. Il s’agit de la capacité à faire évoluer ses habitudes de travail, son discours ou encore les méthodes. On comprend bien que dans un univers changeant, ce volet représente un atout non négligeable.
Les capacités créatives sont également à l’honneur dans les softs skills : créativité, capacité à prendre des initiatives ou encore à proposer des idées en font partie. L’innovation étant au centre de bon nombre d’entreprises, il s’agit donc de pouvoir faire des propositions d’amélioration ou encore d’être capables de dégager de nouvelles manières de faire.
Elles sont également des compétences personnelles et notamment de gestion de soi. Il s’agit par exemple de la capacité à s’organiser, gérer son temps ou son stress. On peut considérer que l’on parle d’autonomie et de gain de temps. Elles collent tout particulièrement à des entreprises qui utilisent le télétravail ou prônent une obligation de résultat au-delà de la moyenne.
Enfin, il s’agit de compétences managériales comme le fait de savoir déléguer, motiver, entraîner les équipes ou encore repérer le savoir-faire et faire monter en compétences les collaborateurs.
Globalement, ce sont des compétences qui, en général, servent à bien fédérer l’esprit d’équipe et qui permettent de savoir gérer ses relations mais également son propre travail.
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