Idrissa Wélé DIALLO, Directeur général de la Banque De l’Union Côte d’Ivoire (BDU-CI) :
Depuis 2020, nous enregistrons une croissance moyenne annuelle supérieure à 35% de nos revenus
À l’aube de son 10e anniversaire, la Banque De l’Union Côte d’Ivoire (BDU-CI) se fixe un objectif audacieux : dépasser les 500 milliards FCFA de total bilan d’ici la fin de l’année 2024. Son directeur général, Idrissa Wélé DIALLO, revient dans cette interview sur la décennie de croissance fulgurante de l’institution, le soutien stratégique aux PME ivoiriennes et l’engagement vers une transformation digitale.
Avec des taux de croissance impressionnants et une expansion continue, la BDU-CI s’impose désormais comme un acteur clé du paysage bancaire ivoirien.
Après une décennie de présence sur le marché bancaire ivoirien, comment évaluez-vous la performance de la Banque De l’Union Côte d’Ivoire (BDU-CI) ?
La Banque enregistre dans ses livres plusieurs dizaines de milliers de clients et envisage à fin 2024, de franchir le cap des 500 milliards FCFA de total bilan. Sur les quatre (4) dernières années, le Produit Net Bancaire (PNB) et le Résultat d’Exploitation ont progressé en moyenne de 35,31% et 38, 84%.
Effectivement, au mois de janvier 2025, la BDU-CI fêtera ses dix (10) ans de présence sur le marché bancaire ivoirien. Le regard rétrospectif que nous portons sur la décennie passée nous conforte sur la pertinence de nos choix stratégiques et nous permet d’envisager l’avenir avec beaucoup plus de sérénité et de confiance. La dynamique de forte croissance enregistrée ces dernières années se poursuit à notre grande satisfaction et nous permet de consolider notre position sur l’échiquier bancaire national. Les performances commerciales et financières affichées prouvent à suffisance la robustesse de notre modèle économique et la confiance sans cesse renouvelée de nos clients et partenaires.
La Banque enregistre dans ses livres plusieurs dizaines de milliers de clients et envisage à fin 2024, de franchir le cap des 500 milliards FCFA de total bilan. Sur les quatre (4) dernières années, le Produit Net Bancaire (PNB) et le Résultat d’Exploitation ont progressé en moyenne de 35,31% et 38, 84%. La Banque mettra tout en œuvre pour consolider ces réalisations très appréciables.
L’ensemble des collaborateurs est engagé pour la concrétisation de notre ambition qui est de faire de notre Institution, la Banque de détail de référence en Côte d’Ivoire.
Les PME et PMI en Côte d’Ivoire, qui constituent le cœur de votre positionnement représentent 23% du PIB et 23% de l’emploi formel dans le pays, selon le gouvernement. Comment la BDU-CI accompagne-t-elle ces entreprises en termes de financement en vue de leur permettre de pérenniser leur développement et leur outil de production ?
Pour l’année 2023, les concours accordés aux PME ont porté sur un volume de 185,392 milliards FCFA, soit 64% du total des crédits octroyés par notre établissement. Plus de 32% de ce montant a été consacré à l’amélioration de l’outil de production de ces entreprises pour leur permettre d’améliorer leur compétitivité.
Comme vous le savez, la BDU-CI s’affirme comme un acteur important du financement des Petites et Moyennes Entreprises (PME). L’expertise avérée de nos équipes et les solutions de financement adaptées ont permis à la Banque d’accroître sa part de marché sur cette cible.
En effet, dans le cadre de sa contribution active au développement économique et social de la Côte d’Ivoire, la Banque a poursuivi ses activités de soutien aux PME, notamment en finançant leurs besoins d’investissements et d’exploitation. À titre d’illustration, pour l’année 2023, les concours accordés aux PME ont porté sur un volume de 185,392 milliards FCFA, soit 64% du total des crédits octroyés par notre établissement. Plus de 32% de ce montant a été consacré à l’amélioration de l’outil de production de ces entreprises pour leur permettre d’améliorer leur compétitivité.
Aussi, nous proposons des lignes de crédit spécifiques pour couvrir les besoins en fonds de roulement des entreprises. Ces facilités permettent aux PME d’assurer la continuité de leur exploitation.
En plus des ressources collectées auprès de la clientèle, la BDU-CI se donne les moyens de lever des fonds pour l’accompagnement de la clientèle PME.
En plus des ressources collectées auprès de la clientèle, la BDU-CI se donne les moyens de lever des fonds pour l’accompagnement de la clientèle PME. Les lignes de financement obtenues auprès d’institutions financières sous-régionales et internationales comme la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et la Banque islamique de développement (BID), permettent à la BDU-CI de renforcer ses capacités d’intervention.
Nous voudrions profiter de cette lucarne pour saluer les efforts fournis par l’État de Côte d’Ivoire en vue de favoriser l’accompagnement, d’une part, et le financement, d’autre part de nos clients PME et PMI avec notamment la création du Guichet Unique de Développement des PME. Nous espérons vivement que ces actions concrètes permettront de résoudre ou à tout le moins, d’atténuer l’épineuse problématique liée au manque de structuration de la plupart des PME et à l’insuffisance de garanties que certaines peuvent fournir aux institutions bancaires en couverture de leurs engagements.
En 2015, le marché ivoirien comptait 23 établissements bancaires. Comment la BDU-CI a-t-elle réussi à se distinguer dans un environnement aussi compétitif, et quelles sont les caractéristiques de vos produits qui vous démarquent de la concurrence ?
En dix années, nous avons pu construire un réseau d’agences composé de 16 points de vente dont 12 à Abidjan. Cette couverture géographique favorise la proximité physique avec les clients. Depuis quelques années, la Banque a investi dans l’acquisition de solutions permettant aux clients d’effectuer les opérations courantes à distance.
Comme vous le dites, notre établissement évolue sur un marché présentant une forte intensité concurrentielle. La stratégie de différenciation choisie porte sur une plus grande proximité relationnelle et sur une meilleure qualité de service. Dans cette optique, nous mettons un accent particulier sur l’amélioration continue de l’expérience client.
En dix années, nous avons pu construire un réseau d’agences composé de 16 points de vente dont 12 à Abidjan.
En dix années, nous avons pu construire un réseau d’agences composé de 16 points de vente dont 12 à Abidjan. Cette couverture géographique favorise la proximité physique avec les clients. Depuis quelques années, la Banque a investi dans l’acquisition de solutions permettant aux clients d’effectuer les opérations courantes à distance.
Elle a également développé une offre de financements adaptée aux besoins des PME et PMI. Ces offres ont été plébiscitées par cette clientèle ; ce qui a permis à la BDU-CI d’accroître significativement sa part de marché.
En somme, notre établissement accorde une importance capitale à la qualité de ses offres afin de se démarquer de la concurrence.
Depuis la création de la Banque, quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier ? Quels aspects de votre offre de produits bancaires pensez-vous encore pouvoir améliorer ?
Notre fierté résulte de la position que nous occupons dans l’environnement bancaire ivoirien. Depuis son ouverture à la clientèle en 2015, la Banque s’est fait connaître en tant que banque de détail, principale partenaire des salariés du public et du privé et tout aussi engagée dans l’accompagnement des PME, contribuant ainsi au développement de l’économie nationale.
Cependant, nous sommes conscients qu’il reste des marges de progression. C’est pourquoi nous travaillons actuellement à simplifier nos offres, à personnaliser l’expérience client et à développer de nouveaux services digitaux pour répondre aux attentes de nos clients particuliers et entreprises.
En Côte d’Ivoire, le mobile money a connu une croissance spectaculaire, atteignant plus de 25 millions d’abonnés à fin 2023, comparativement à plus de 7 millions de comptes bancaires. Comment percevez-vous cette expansion du mobile money et envisagez-vous d’adapter vos offres en conséquence ?
Cette réalité pourrait s’expliquer par le fait que les conditions d’accès aux solutions de paiement mobile sont plus souples et semblent plus attrayantes pour une grande partie de la population, surtout celle évoluant dans le secteur informel.
Les banques doivent collaborer avec les opérateurs de mobile money pour développer des produits hybrides qui exploitent la commodité du mobile money tout en offrant les avantages des services bancaires traditionnels, tels que l’épargne et le crédit.
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans le cadre de son projet d’interopérabilité, entend embarquer et fédérer toutes les entités intervenant dans la circulation de la monnaie ; ce qui favorisera la régulation et la fluidité des transactions. Tous les acteurs devront adapter leurs systèmes de fonctionnement à cette nouvelle impulsion.
Avec un taux de bancarisation de 24,3% dans la zone UEMOA selon les dernières données de la BCEAO, le secteur bancaire reste sous-développé. Quels sont, selon vous, les principaux défis que le secteur bancaire ivoirien doit surmonter pour atteindre son plein potentiel ?
Pour que le secteur bancaire ivoirien atteigne son plein potentiel, il doit surmonter plusieurs défis majeurs :
les banques doivent d’abord développer des stratégies de bancarisation inclusive, telles que la banque mobile, la microfinance, et les agences bancaires mobiles, pour toucher les populations non desservies ;
Ensuite, elles doivent investir dans des programmes d’éducation financière pour sensibiliser les populations sur l’importance de l’épargne, du crédit, et d’autres services financiers ;
et enfin, elles doivent également renforcer la transparence dans leurs pratiques, améliorer l’expérience client, simplifier les produits et services, et communiquer de manière claire sur les coûts et les avantages.
En somme, le secteur bancaire ivoirien doit adopter une approche intégrée combinant l’innovation, la digitalisation, l’éducation financière, et la collaboration avec les parties prenantes locales et internationales pour atteindre son plein potentiel.
Le 21 décembre 2023, le Conseil des ministres de l’UMOA a décidé de doubler le capital social minimum des banques, le portant de 10 à 20 milliards FCFA. Où en est la BDU-CI dans l’atteinte de cette exigence, et pensez-vous pouvoir vous conformer à cette nouvelle réglementation dans le délai imparti de trois ans à compter du 1er janvier 2024 ?
L’Assemblée Générale mixte des actionnaires tenue le 23 février 2024, a, sur proposition du Conseil d’administration, entériné la décision d’augmentation du capital social qui est passé ainsi de 11,413 milliards FCFA à 21,685 milliards FCFA. Cette opération a été réalisée par l’incorporation des réserves et s’est traduite par l’augmentation de la valeur nominale des actions.
Il est bon de rappeler que cette décision prise par le Conseil des ministres de l’UMOA vise à renforcer la résilience du système bancaire et à accroître ses capacités de financement.
Je suis heureux de vous annoncer que la BDU-CI s’est d’ores et déjà mise en conformité avec cette décision. En effet, l’Assemblée Générale mixte des actionnaires, tenue le 23 février 2024, a, sur proposition du Conseil d’administration, entériné la décision d’augmentation du capital social qui est passé ainsi de 11,413 milliards FCFA à 21,685 milliards FCFA. Cette opération a été réalisée par l’incorporation des réserves et s’est traduite par l’augmentation de la valeur nominale des actions.
Par cette anticipation, si je puis m’exprimer ainsi, car les Banques disposent d’un délai de 03 ans pour se conformer à cette disposition, nous avons voulu être parmi les premières banques de l’UMOA à se conformer à cette importante mesure prise par les autorités monétaires de l’Union.
Quelles sont vos perspectives à court et moyen termes ?
L’année 2025 annoncera le démarrage de l’exécution de notre nouveau plan stratégique couvrant la période 2025-2027. Il s’inscrit dans la droite ligne des précédents qui ont permis à la Banque de faire un bond significatif dans la réalisation de ses ambitions. Ce nouveau plan permettra à la BDU-CI de prendre appui sur ses résultats solides en vue de poursuivre et d’amplifier la dynamique engagée. Cette évolution souhaitée s’appuiera sur une forte transformation digitale de nos offres de produits et services à destination de toute la clientèle et sur l’intensification de notre intervention sur les marchés cibles.
La Rédaction
Sikafinance