A la une
La Société ivoirienne de banque annonce une provision de 3,25 millions $ pour « des risques opérationnels »

La Société ivoirienne de banque a annoncé des chiffres très positifs pour 2023, mais des risques non spécifiés et une hausse de la dette interbancaire préoccupera les investisseurs.

La Société ivoirienne de banque (SIB), une institution financière cotée sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan et contrôlée à 75% par le groupe marocain Attijariwafa Bank, a annoncé dans ses résultats financiers de l’exercice 2023 une provision exceptionnelle de 2 milliards fcfa (3,25 millions $) pour couvrir ce que ses dirigeants présentent comme étant du « risque opérationnel ».

La nature de ces risques n’a pas été dévoilée, mais ils semblent suffisamment considérables pour avoir porté les coûts du risque de la banque à leur niveau le plus élevé, soit 8 milliards fcfa. En l’absence de clarification, toutes les hypothèses sont à prendre en compte, allant des erreurs et lacunes aux dysfonctionnements dans les processus internes. La banque, commentant généralement ses performances de la période, a évoqué un « environnement économique difficile », sans plus de précisions.

Dans ce contexte, on a pu toutefois noter que la SIB est restée agressive sur le marché du crédit, mais avec plus de modération. Même si globalement ses différentes opérations de financement ont progressé, atteignant 1 442,7 milliards fcfa, avec une hausse de plus de 8% des créances sur la clientèle, la totalité de ses emplois de 2023 ne représentait que 104% de ses ressources contre 107,3%, en 2022.

Ainsi, ses besoins en fonds de roulement (BFR), qui représentent la valeur de l’écart de délais entre ses encaissements et ses décaissements de trésorerie à court terme, ont reculé pour atteindre 60,7 milliards fcfa, contre près de 100 milliards fcfa en 2022. Dans cette configuration, la banque améliore sa capacité de couverture de ses besoins, avec des fonds propres qui ont atteint 164 milliards fcfa à fin décembre 2023.

Toutefois, les données suggèrent que la SIB devra continuer de maintenir un équilibre entre la croissance de crédits sains et donc des revenus, mais aussi d’honorer des engagements à court terme comme le remboursement de la dette interbancaire qui a bondi de près de 464%, procéder les prochaines années à une augmentation de capital social pour le porter à 20 milliards fcfa comme l’exige désormais la BCEAO, et continuer d’avoir une politique généreuse de dividendes, qui reste assez conséquente, malgré un léger repli en 2023.

Sur le plan des performances, la dynamique commerciale reposant sur le financement de l’économie ivoirienne s’est traduite par un produit net bancaire qui s’est amélioré de 14% à près de 96 milliards fcfa tiré notamment par des activités de marché en hausse de 12% et surtout les commissions en progression de 23,5%. Dans le même sillage, les efforts d’optimisation des coûts menés par la SIB en 2023 portent leurs fruits avec un coefficient d’exploitation en baisse de 261 points de base à 43,1%, malgré la hausse de 8% des charges générales.

Combinée à la croissance des revenus, cette discipline en matière de coûts s’est traduite par un bond de 20% du résultat brut d’exploitation à près de 57 milliards fcfa. Au final, et malgré un contexte mouvementé, la banque dégage un bénéfice net en hausse de 9% à 43,5 milliards fcfa. Les investisseurs resteront attentifs à la présentation des résultats et notamment aux commentaires portant sur les faits au-delà des chiffres.

 

 

Source : Agence Ecofin

La Société ivoirienne de banque annonce une provision de 3,25 millions $ pour « des risques opérationnels »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *