Des scientifiques américains ont mis au point un nouveau système de micro générateur de courant qui utilise des bactéries et l’humidité de l’air ambiant pour produire de l’électricité. Lors des tests, ce dispositif, pour l’instant minuscule, délivre un courant d’environ 17 micro-ampères en continu.
Après la pluie qui alimente des ampoules LED en convertissant des impacts de gouttes d’eau en électricité, la recherche dans le domaine des énergies renouvelables avance à grands pas. Des bactéries présentant naturellement des caractéristiques électrogènes ont été cette fois mises à contribution par des chercheurs américains de l’Université du Massachusetts.
Le microbe en question étonne depuis plus 30 ans les scientifiques et a fait l’objet d’études poussées pour comprendre et utiliser ses propriétés de conductivités et génératrices de courant. Il s’agit de la protéobactérie Geobacter sulfurreducens que l’on trouve principalement dans la boue, aux abords des rivières. La bestiole microscopique produit des protéines « particulières » dont les activités électriques perdurent pendant de longues périodes.
Pour réaliser leur prototype de micro générateur, les chercheurs ont d’abord extrait ces protéines électrogènes des cellules du Geobacter pour former une pelote de fils d’une taille de l’ordre du nanomètre. Les scientifiques ont ensuite déposé les nanofils protéiques entre deux électrodes en or. Et là, surprise ! Une tension continue d’environ 0,5 volt et un courant d’environ 17 micro-ampères par centimètre carré sur cet appareillage a été engendrée.
Explication du phénomène ? Les protéines au contact des molécules d’eau de l’humidité environnante, génèrent automatiquement du courant. « Nous produisons littéralement de l’électricité à partir de l’air » concluent les chercheurs enthousiastes qui ont publié leurs travaux dans la revue Nature.
Ce dispositif nommé Aig-Gen par ses concepteurs serait capable de produire de l’énergie dans des milieux connus plutôt pour leurs très faibles taux d’humidité, « en plein désert du Sahara », précisent, par exemple, les chercheurs. Ce prototype minuscule qui génère de l’énergie propre 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 n’a pour l’instant qu’une valeur démonstrative. Les chercheurs prévoient, en revanche, que leur système serait capable d’alimenter de petits appareils électroniques, comme des montres connectées, de remplacer bientôt les batteries traditionnelles de nos smartphones.
Une fois incorporée à de la peinture murale ces nanofils protéiques électrisants approvisionneraient en courant nos maisons. Ces scientifiques ont décidé aussi de voir les choses en grand, en imaginant des milliers de ces micros générateurs branchés en série pour fournir de l’électricité à des villes entières. Toutefois rien n’indique dans leur étude de faisabilité si la mise en culture intensive du Geobacter présenterait un quelconque danger toxique pour les humains ou pour l’environnement.
RFI