Le nouveau plongeon des cours du brut remet en cause les accords de paiement anticipé du pétrole conclus par les négociants avec les pays producteurs. Leur garant, les banques, ont du souci à se faire.
La chute des cours du pétrole pourrait ébranler la santé des banques. Nombre d’entre elles, de Natixis à la Société Générale, financent le commerce physique des matières premières. Dans ce cadre elles garantissent aussi les accords de dette contre pétrole conclus par les négociants avec les pays pétroliers.
Accords de prépaiement faute de fonds souverain pétrolier
Un type de contrat particulièrement utilisé en Afrique où les pays producteurs manquent de réserves financières. Ces prêts contre barils sont conclus entre les compagnies nationales africaines, du Congo au Tchad, et les grands négociants comme Glencore ou Trafigura. Ils se montent à des dizaines de milliards de dollars. Mais ce sont au bout du compte les banques qui versent les sommes de ces crédits aux négociants. A charge pour les négociants de rembourser une fois qu’ils ont livré les barils.
Renégociation déjà en cours au Congo
Évidemment le système ne tient plus en cas de plongeon des cours mondiaux, comme c’est le cas actuellement. Les compagnies nationales ne vont pas pouvoir rembourser leur dette avec le volume de pétrole initialement prévu. Les accords prévoient bien une marge en cas de fluctuation des cours, mais le pétrole a chuté de moitié depuis le début de l’année. Compléter en cash, les États producteurs n’en ont en général pas les moyens. Augmenter la production n’est pas non plus aisé quand les investissements pétroliers sont gelés. Il va falloir renégocier tous ces accords en allongeant la durée de remboursement comme cela a déjà été le cas entre Glencore et le Tchad en 2016 lors de la précédente chute des prix.
Pertes dans les bilans des banques ?
Si les renégociations tardent -on le sait le Congo était déjà en discussion depuis le début d’année avec Glencore et Trafigura et la situation des marchés pétroliers s’est aggravée depuis-, les banques vont devoir provisionner des pertes sur ces crédits dans leur bilan. Un nouveau coup à leurs profits, en période de taux d’intérêt nul.
RFI