En raison de la pandémie de Covid-19, le football est à l’arrêt, presque partout. Après plus d’un mois sans match de haut niveau, le ballon rond manque à beaucoup, au point de vouloir regarder des matchs déjà joués. Des duels tactiques, des exploits, des retournements de situation, RFI propose une sélection de matches à revoir en attendant le retour des grandes compétitions.
► L’exploit
Argentine–Cameroun, match d’ouverture de la Coupe du monde 1990 (0-1)
Une équipe d’Argentine championne du monde en titre, un Diego Maradona toujours au sommet, des Lions indomptables éliminés dès le premier tour de la CAN jouée quelques mois plus tôt, un stade San Siro de Milan plein à craquer, tous les ingrédients sont réunis pour que l’on assiste à un récital argentin lors de ce match d’ouverture du Mondial 1990.
Pourtant, après les jongles de Maradona, l’Albiceleste déchante et bute sur une équipe camerounaise qui ne laisse aucun espace. L’expulsion d’André Omam-Biyik n’en libère pas plus. Son frère, François, va même donner l’avantage à des Lions indomptables qui ne lâcheront plus leur proie malgré une fin de rencontre disputée à 9 contre 11.
Après l’Argentine, le Cameroun va battre la Roumanie et disputer, pour la première et seule fois de son histoire, un huitième de finale et un quart de finale de Coupe du monde. Les Argentins eux se hisseront jusqu’en finale et perdront contre l’Allemagne de l’Ouest.
► Retourner la situation
Italie–Nigeria, huitième de finale de la Coupe du monde 1994 (2-1 après prolongations)
Évidemment, la « remontada » du FC Barcelone face au PSG en huitième de finale retour de Ligue des champions en 2017, reste le parfait exemple. D’autres remontées fantastiques ont vu le jour ces dernières années, particulièrement en Europe. Moins connue est celle de l’Italie contre le Nigeria lors du Mondial aux États-Unis.
Pour leur première Coupe du monde, les Super Eagles, vainqueurs la CAN cette même année, sortent des poules et affrontent l’Italie, demi-finaliste quatre ans auparavant. À Boston, contre le cours du jeu, les Nigérians ouvrent le score par Emmanuel Amunike et finissent la rencontre à 11 contre 10. Le Nigeria de Jay-Jay Okocha semble tout près d’un immense exploit. Mais, à la 88e minute, Roberto Di Baggio, Ballon d’Or 1993 égalise, puis offre la victoire à la Squadra azzura en prolongations. Les Italiens iront ensuite jusqu’en finale et perdront aux tirs au but contre le Brésil.
Le Nigeria n’a, de son côté, jamais disputé de quart de finale de Coupe du monde. Les seules sélections africaines à y être parvenues sont le Cameroun, le Sénégal (2002) et le Ghana (2010). Des Blacks Stars qui, 16 ans après les Super Eagles, ont vécu un scénario sans doute encore plus cruel contre l’Uruguay.
► Le chef d’œuvre d’un homme
Brésil–France en quart de finale de la Coupe du monde 2006 (0-1)
Zinédine Zidane dans ses œuvres. Ce match, face aux champions du monde en titre, est le sien. Peut-être le plus beau de son immense carrière. A Francfort, le numéro 10 des Bleus est plus brésilien que les Brésiliens Kaka, Ronaldo et Ronaldinho. Face à une Seleção favorite, Zidane délivre pour la première fois une passe décisive à son ami Thierry Henry, multiplie sombreros, passes aveugles, contrôles de la poitrine, sans aucune erreur.
Sa justesse technique, ou plutôt, son génie permet au bloc français de remonter. Il donne de l’air aux Bleus, fait planer l’équipe de France jusqu’en finale avant de s’écrouler face à l’Italie malgré son ouverture du score sur pénalty en début de match. Sa magnifique partition prendra fin 100 minutes plus tard lorsqu’il se retournera et s’avancera vers l’Italien Marco Materazzi.
► La symphonie
Athletic Bilbao–FC Barcelone, 12e journée de la saison 2011-2012 de Liga (2-2)
Pour la première fois, Pep Guardiola est opposé à l’un de ses mentors, Marcelo Bielsa. Le disciple récent vainqueur de Ligue des champions, contre son maître fraîchement arrivé en Espagne, la Catalogne contre le Pays Basque, 4-3-3 contre 4-3-3. Ce dimanche 6 novembre 2011, on s’attend à assister à une belle rencontre. Mais certainement pas à ce point. Malgré la pluie battante et un terrain détrempé, les joueurs font preuve d’une justesse technique stupéfiante, ne sautent pas les lignes et restent face au jeu. Le ballon ne quitte que très rarement le terrain et les occasions pleuvent dans une rencontre haletante jusqu’au bout. Ce qui fera dire à Pep Guardiola que le seul vainqueur, « c’était le public ».
► Cascade de buts
Manchester City–AS Monaco, huitième de finale aller de Ligue des champions, en 2017 (5-3)
On retrouve Pep Guardiola, cette fois, sur le banc de Manchester City. Les Citizens reçoivent, ce 21 février 2017, l’AS Monaco, sur son nuage en Ligue 1. Les Monégasques, étincelants pendant une heure mènent 2-1, puis 3-2 grâce à un Radamel Falcao des grands soirs et un jeune joueur de 18 ans que l’Europe ne connaît pas encore : Kylian Mbappé. L’attaquant est devenu ce soir-là le deuxième plus jeune buteur français de l’histoire de la Ligue des champions, derrière Karim Benzema.
Mais en face, les coéquipiers de Sergio Aguero profitent du manque d’expérience monégasque pour égaliser et repasser devant. Au terme de ce match fou, l’ASM va apprendre de ses erreurs pour renverser la situation au match retour et se qualifier pour les quarts de finale. Le parcours des hommes de Leonardo Jardim s’arrêtera aux portes de la finale, face à la Juventus Turin.
Bonus: la « manita » du FC Barcelone face au Real Madrid, en novembre 2010 (5-0). Six mois après avoir éliminé le Barça en demi-finale de Ligue des champions avec l’Inter Milan, José Mourinho prend une claque pour son premier Clasico sur le banc du Real.
RFI