La journée du lundi 20 avril restera dans l’histoire pétrolière américaine. Pour la première fois, les cours de référence du marché américain, ceux du WTI, le West Texas Intermediate, sont passés en territoire négatif, moins de zéro dollar le baril pour l’échéance du mois de mai. Cette nuit, le brut américain restait dans le rouge.
Déjà dans les premiers échanges pour l’échéance du mois de juin, celle qui comptera à partir de demain, le pétrole américain perdait 42% de sa valeur. Au point que certains préconisent la fermeture pure et simple des marchés pétroliers.
Quant à l’échéance du mois de mai qui a fait beaucoup parler d’elle lundi, elle ouvrait en négatif ce mardi matin. Ceux qui ont investi sur ce contrat n’ont plus que quelques heures pour se débarrasser de leurs bons d’achats. Sinon, ils sont obligés de prendre livraison. Et de trouver où le stocker.
Comme les stockeurs sont saturés, les rares réservoirs disponibles se louent excessivement chers. Des prix exorbitants qui se reflètent dans la valeur négative du pétrole.
Une entreprise en particulier est en train de perdre des plumes. Elle s’appelle USO, pour US Oil. Une entreprise dont le métier est d’investir sur les marchés pétroliers et qui détenait des positions très importantes sur l’échéance mai. Elle est donc obligée de se débarrasser de ses bons d’achats en catastrophe, de les brader ou alors de prendre livraison d’un pétrole invendable et instockable parce que la demande est au point mort. C’est « un bain de sang » disent les traders.
Des milliers d’emplois ont déjà été supprimés, les faillites dans l’industrie du pétrole se multiplient, le nombre de contrats se réduit, le prix du pétrole va rester bas. C’est clairement l’un des pires moments pour l’industrie pétrolière, et le pire que l’on ait eu de notre vivant.
RFI