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Séisme au Maroc : “Trop de mes amis sont morts”, raconte un collégien du village le plus gros proche de l’épicentre

À Talat N’Yaaqoub, tout proche de l’épicentre du séisme qui a secoué le Maroc, le regard peine à trouver des bâtiments encore debout, et les habitants craignent désormais la saison des pluies, qui provoque des glissements de terrain.

Le collège Tinmel de Talat N’Yaaqoub a résisté au séisme. Et à regarder autour, le regard peine à trouver d’autres bâtiments encore debout. Dans ce village, le plus gros proche de l’épicentre, les dégâts sont massifs, bien plus encore que dans les autres zones. Les ruines ne sont qu’amas de gravats, plancher défoncé, dalles de béton à terre. Une commune dans le chaos, où les habitants affichent un regard perdu, et à laquelle il est très difficile d’accéder. Un seul axe périlleux le permet, où se croisent les secours et les habitants mobilisés, et où se succèdent les maisons déracinées, en miettes, tenant sur un fil et défiant la gravité.

“Le collège est encore debout, mais totalement craqué”, constate Meriem, douze ans, en classe de sixième. Impossible de continuer à y faire classe. Comme Meriem, les enfants découvrent que leurs écoles et lycées sont inutilisables. L’atmosphère lui manque, ses amis et ses professeurs aussi.

Bader éprouve les mêmes sentiments. En l’absence de cours, il passe le temps comme il peut. “Aujourd’hui, j’ai joué au foot et on a cherché nos amis pour les aider. Trop de mes amis sont morts. J’ai aussi des amis qui sont blessés”, raconte-t-il. Et plus les jours se succèdent, plus les élèves, les parents et le personnel découvrent ceux qui manquent. “On a perdu un enseignant dans ce séisme aussi, un professeur de physique. Il est mort”, dit Zineb, la femme du surveillant du collège.

La rentrée, le retour en cours de tous ces élèves, va certainement prendre un peu de temps. Celui de retrouver des enseignants, du matériel scolaire, des manuels, des cahiers, des crayons, et surtout des locaux. Cela se fera peut-être sous une tente, à distance ou dans d’autres établissements. “Le lycée, c’est catastrophique. Je crois que, pour eux, on n’a pas de solution. Il faut les emmener dans d’autres lycées, ailleurs”, regrette Zineb. Ça ne dérangerait pas Bader. “Je sais que mon collège est dans un état dangereux. Je ne suis pas sûr que je vais terminer mon école ici et je veux chercher une solution.”

 

Source: France Info

Séisme au Maroc : “Trop de mes amis sont morts”, raconte un collégien du village le plus gros proche de l’épicentre
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