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L’Afrique se pique de nano-satellites

Un secteur s’est particulièrement démocratisé ces dernières années, c’est celui des satellites. Appelés aussi « CubeSats », ils sont à la portée des universités et des États africains. Petits, et à durée de vie limitée, ils sont cependant capables de rendre de grands services.

Ils sont apparus au tournant des années 2010 en Californie. Les nano-satellites, encore appelés CubeSats, ont révolutionné l’accès à l’espace. Le Sénégal, le Ghana, le Nigeria ou encore l’Éthiopie, le Rwanda et le Gabon ont tous des projets de développement de cubsats.

Philippe Duval spécialiste de l’espace et consultant chez PWC y voit une une énorme opportunité : « C’est un grand changement de modèle pour le spatial, car maintenant il devient abordable. Des satellites qui ont une durée de vie limitée, mais plus facile à construire, beaucoup plus faciles à lancer. Et ça c’est vraiment une énorme opportunité que sont en train de prendre les différents États, qui leur permet d’avoir une activité scientifique, de tester, d’avoir des informations et les premières applications ».

À Dakar, Maram Kairé, astronome et spécialiste du secteur spatial a œuvré à un programme proposé par Arianespace pour implanter une unité de fabrication de CubeSats. « L’idée principale, c’est d’avoir un centre d’intégration et de test des CubeSats, ici au Sénégal. Et donc cela permettrait aux Sénégalais d’avoir la maîtrise de la technologie des CubeSats », explique-t-il.

Si les nano-satellites ne peuvent pas rivaliser en durée de vie et en puissance avec les satellites classiques, ils permettent néanmoins d’obtenir des données spatiales dans le domaine de la surveillance des terres agricoles, des mers et du cadastre urbain. Et ce à moindre coût.

« L’utilisation des cubsats permet d’avoir accès aux mêmes informations avec des dépenses vraiment très faibles. C’est le message que nous avons essayé de faire passer aux autorités sénégalaises, comme quoi nous pouvons maîtriser ces technologies, avoir nos propres satellites. Mais commencer par des investissements faibles, et aller ensuite vers quelque chose de plus conséquent », précise Maram Kairé.

Avec un coût estimé entre 10 et 50 000 dollars, les CubeSats qui pèsent entre un et cinquante kilos sont aussi beaucoup moins chers à envoyer dans l’espace. Le lanceur russe Dnepr et l’Indien PSLV s’en sont fait une spécialité. Les Américains commencent à lancer des grappes de CubeSats dans l’espace notamment pour l’accès à internet. Une idée que certains acteurs voudraient voir reprise par la nouvelle Agence spatiale africaine qui a vu le jour l’an dernier.

RFI

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