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La FAO alerte sur le risque d’inflation alimentaire mondiale

L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, la FAO, est inquiète. Le coronavirus risque d’entraîner une inflation alimentaire mondiale si les achats de panique de produits de base prennent de l’ampleur. 

« La dernière chose dont nous avons besoin, ce sont des achats de panique de la part de gros importateurs, meuniers ou gouvernements. Ils créeraient une crise alimentaire », prévient Abdolreza Abbassian, l’économiste de la FAO. Avec le confinement qui s’impose peu à peu dans les pays occidentaux frappés par le coronavirus, la peur de manquer mène à des comportements irrationnels : des razzias sur la farine, le riz et les pâtes dans les supermarchés. La FAO craint que les grands importateurs fassent la même chose avec les matières premières nécessaires à tous ces produits de base : les céréales.

Pourtant, les stocks mondiaux de céréales sont très confortables. Ce sont même les troisièmes plus gros stocks depuis vingt ans. « Ce n’est pas un problème d’offre, souligne l’économiste de la FAO, mais un changement de comportement vis-à-vis de la sécurité alimentaire. Que se passerait-il si les gros acheteurs venaient à penser qu’ils ne pourront pas s’approvisionner en cargaisons de blé ou de riz en mai ou en juin prochains ? Cela pourrait mener à une crise d’approvisionnement alimentaire mondiale. »

Soudaine demande chinoise

Les achats de panique risquent d’aggraver les problèmes logistiques. Les transports ont été restreints pour endiguer l’épidémie. En France, par exemple, la filière céréalière se bat pour trouver suffisamment de camions et maintenir les usines et les ports en activité, note Agritel, un cabinet de conseil dans le secteur agricole. Et cela se conjugue à une forte demande sur la scène internationale en ce moment.

Après des semaines de confinemen,t la Chine a commandé des quantités record de maïs, de blé et de soja aux États-Unis, la première concrétisation de l’accord commercial préliminaire signé en janvier dernier entre Pékin et Washington. La Corée du Sud est aux achats, de même que l’Arabie saoudite. Le prix du blé a gagné 7,5% en une semaine à la bourse de Chicago. Et sur les marchés céréaliers européens, on note également un fort rebond des cours.

RFI

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