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Coronavirus: faut-il fermer les Bourses?

Les Bourses ont encore vécu une folle journée hier. Alternant des chutes brutales puis un net rebond en fin de séance. En a-t-on pour autant fini avec la panique des marchés ? et pour y mettre un terme, faut-il les fermer ?

Wall Street a déjà fermé à de multiples reprises. Au moment du passage de la tempête Sandy en 2012. Ou après des événements plus dramatiques, comme les attentats du 11 septembre 2001. Ce n’est pas un tabou en soi de suspendre les cotations. Cette question, c’est vrai, se pose surtout quand les marchés chutent lourdement. La tentation est alors grande de casser le thermomètre quand la fièvre est trop forte disent les opposants à la fermeture. Ils sont en général plutôt Américains et estiment que les mécanismes actuels de freinage permettant de suspendre les cotations à Wall Street quand la chute est trop rapide sont suffisants.

Ces coupe-circuits ont d’ailleurs été déclenchés à plusieurs reprises ces derniers jours. En Europe, plusieurs Bourses, dont Euronext, ont interdit les ventes à découvert qui permettent de spéculer sur ce qu’on ne possède pas encore. Interrogé par nos confrères des Echos, Robert Ophèle, le patron de l’Autorité des marchés financiers, l’homme qui a le pouvoir de fermer la Bourse française, explique pourquoi il ne le fera pas, il estime lui que les marchés fonctionnent correctement.

Hormis la baisse des cours, qu’est-ce qui justifie une fermeture de la Bourse ?

La panne des marchés financiers. Quand ils ne remplissent plus leur fonction première : le financement de l’économie. À quoi bon coter une société comme Air France qui est totalement à l’arrêt et qui n’a aucune perspective se demandent certains ? Car il y a aujourd’hui des signaux de dysfonctionnements selon Frédéric Rollin de Pictet Investissement. En temps ordinaire, quand les actions baissent, les investisseurs se ruent vers les valeurs refuges, comme le métal précieux. Or, la semaine dernière, l’or a baissé. Cela signifie que les investisseurs à court de liquidité, n’ont pas eu d’autre choix que de vendre leurs valeurs sûres. Dans cette situation anormale, fermer la bourse peut se révéler utile pour Pictet, à condition que la donne change avant la réouverture. Que les autorités prennent des mesures capables de restaurer la confiance.

L’intervention de la réserve fédérale et surtout le plan massif promis hier par la maison blanche ont fait remonter Wall street et les autres Bourses. Dans ce contexte, la question de la fermeture est-elle encore d’actualité ?

C’est vrai que ce plan massif est un signal très positif. Quand la première puissance mondiale déploie l’artillerie lourde, il y a de quoi être rassuré. Mais ces annonces ne vont pas forcément ramener une sérénité durable sur les marchés. On voit déjà que les échanges électroniques sont à nouveau baissiers sur les marchés à terme américain. Dans la crise actuelle, ce n’est pas l’économie qui est malade mais les hommes et les femmes qui l’animent. Pour déboucher l’horizon des investisseurs, il faudrait voir émerger des informations fiables sur l’évolution de la pandémie.

En clair, tant que le pic du coronavirus ne sera pas en vue, ils vont rester très nerveux, et les marchés volatiles. Dans ce contexte la question de la fermeture momentanée des Bourses occidentales reste ouverte. Les autorités chinoises ont fermé quelques jours leurs marchés après le nouvel an lunaire. C’est au moment où la décrue du coronavirus a été amorcée que la Bourse de Shangai s’est envolée, le 5 mars dernier elle a atteint son plus haut niveau historique.

EN BREF

Une bonne nouvelle en provenance de la Bourse du Japon: l’action du groupe Fujifilm s’est envolée. Les essais cliniques sur le principe actif de son antigrippal Avigan a donné de très bons résultats pour traiter le covid 19 selon les dires du ministère chinois de la science et de la technologie. +15 pour cent pour Fujifilm aujourd’hui à la bourse de Tokyo. ce group connu au départ pour ses branches photos et bureautique fait aussi de la pharmacie.

Le FMI refuse de venir en aide au Venezuela. Alors que le fonds a en réserve 1 000 milliards de dollars pour faire face à l’urgence économique causée par le coronavirus, il vient d’opposer une fin de non recevoir à la demande de Nicolas Maduro. Le fonds ne travaille pas avec les gouvernements non reconnus par la communauté internationale. La mise en quarantaine du Venezuela est en train d’aggraver la profonde crise humanitaire que connait le pays.

RFI

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