Après le Vietnam, l’Inde a repris ses exportations de riz. Un soulagement pour les pays importateurs africains, frappés à leur tour par le coronavirus.
Le commerce du riz, très perturbé depuis la fin du mois de mars par le coronavirus, se normalise. L’Inde vient d’autoriser à nouveau ses exportations, deux semaines après les avoir interrompues. Le rythme est encore un peu ralenti, tant l’épidémie a semé la pagaille dans le décorticage et le transport du riz vers les ports. Mais le riz indien retrouve le marché mondial, de même que le riz vietnamien, même s’il est soumis à un quota d’exportation.
Accalmie des prix
Cela soulage un peu la pression sur le riz thaïlandais qui était quasiment le seul à pouvoir être exporté, ce qui avait propulsé le prix du riz 5% brisure à près de 600 dollars la tonne, une hausse de 30%. Depuis, les prix se sont repliés sous les 550 dollars, et les autres origines restent bien en-dessous de ces niveaux.
Une satisfaction en demi-teinte pour les pays importateurs africains. A l’approche du ramadan, où la consommation alimentaire augmente, il n’y a pas eu d’achats panique de riz, nulle part dans le monde et encore moins en Afrique. Ce qui a permis d’éviter une flambée semblable à celle de 2008.
Importations en fort repli au Nigeria
Au contraire, certains pays ont diminué leurs importations de riz. En un mois, l’Agence du département américain à l’agriculture, l’USDA, a revu à la baisse de 100 000 tonnes les importations de la Côte d’ivoire, de 300 000 tonnes celles du Nigeria. Le géant ouest-africain, devrait, selon l’USDA, importer 33% de moins de riz que l’an dernier, son plus faible niveau d’achats depuis 1999. La baisse des cours du brut est passée par là.
Vers une crise de la demande liée au coronavirus ?
Avec la progression du coronavirus qui empêche désormais la population africaine de gagner sa vie comme avant, c’est la baisse de la consommation de riz qui pourrait mener à une crise alimentaire, et non les perturbations sur le marché mondial. « Il y a suffisamment de riz, ce n’est pas une crise de l’offre, souligne Patricio Mendez del Vilar, économiste du CIRAD. La crise peut venir plutôt de la demande dans les pays africains, qui se posent la question de leur pouvoir d’achat dans les semaines et dans les mois à venir ».
RFI