Conséquence du confinement imposé par les autorités pour limiter la progression du coronavirus, la consommation de poisson s’effondre dans les pays européens. Les pêcheurs demandent un soutien des États, de l’Union européenne… et des consommateurs.
Les pêcheurs français sont très inquiets en particulier en Bretagne dans le nord-ouest du pays : leurs clients, les mareyeurs, n’achètent plus de poisson frais. Avec des centaines de tonnes d’invendus et des prix qui ont plongé de moitié, en dessous des prix de soutien minimum, y compris pour les poissons les plus nobles comme la sole et le turbot, beaucoup de bateaux risquent de ne pas repartir la semaine prochaine alors que c’est la meilleure saison.
Des poissons nobles que les restaurants n’achètent plus
La pêche française ne trouve plus de débouché dans les restaurants, fermés pour limiter la propagation du coronavirus. S’y ajoute la fermeture des écoles et donc des cantines scolaires, mais aussi la moindre fréquentation des cantines d’entreprise puisque le télétravail s’est généralisé dans l’Hexagone.
Irlande et Royaume-Uni souffrent aussi
Avec un confinement qui se généralise en Europe, tout le secteur halieutique du continent souffre. En Irlande, au Royaume-Uni, où la Fédération nationale des organisations de pêcheurs parle d’un « choc très sévère sur la pêche britannique ». Et pour cause : 70 % des captures étaient exportées vers l’Europe, en particulier l’Espagne, l’Italie et la France, qui se sont donc fermées, et l’Asie.
La Chine avait déjà porté un coup au secteur
Or l’Asie a déjà fermé ses marchés aux importations de poisson. Foyer de la pandémie, la Chine a donné le coup le plus dur au commerce mondial de produits de la mer en cessant d’importer crevettes, coquilles St Jacques, homard et saumon de l’étranger. L’Australie a perdu un tiers de ses revenus halieutiques, à cause de la fermeture des marchés internationaux.
Demande de report de quotas plus élevés
Aujourd’hui, dans chacun de ces pays, les pêcheurs appellent la population à consommer du poisson frais local. Les Britanniques sont invités à manger moins de cabillaud importé de Norvège pour leur « fish and chips », et plus de lotte, de seiche ou de bulots qu’ils apprécient de manger… en Espagne. En France, les pêcheurs demandent aussi à la grande distribution de jouer le jeu. Toute la filière halieutique européenne attend un soutien financier et un report plus important de quotas sur l’année prochaine.
RFI