Aujourd’hui plus que jamais, les modèles mis en place rencontrent leurs limites. Mettre de l’humain au cœur des relations professionnelles devient indispensable. La solidarité, l’empathie devrait nous servir pour bâtir une entreprise ou un projet. Les nouvelles générations sont en train de constater l’échec d’une économie uniquement basé sur le profit de quelques-uns et qui lient toute décision à la rentabilité du moment quitte à en ignorer les conséquences destructrices. Le retour aux vraies valeurs est devenu une aspiration à laquelle les dirigeants des entreprises devront répondre.
Depuis toujours, le stéréotype de la loi de la jungle existe, où la compétition doit primer sur le reste dans un environnement donné. En entreprise, la compétition doit-elle toujours intervenir ? Et quelle est la place de la coopération pour vos salariés ? La meilleure stratégie ne serait-elle, finalement, pas une alliance des deux ? Explications.
Deux comportements naturels
Pablo Servigne, biologiste co-auteur d’un livre avec Gauthier Chapelle intitulé « L’entraide. L’autre loi de la jungle », démontre par la science l’importance de la coopération au sein de toutes les espèces. Les idées reçues au XXème siècle ont souvent catégorisé la loi de la jungle comme une perpétuelle compétition entre les espèces. Selon Pablo Servigne, l’égoïsme de chacun desservirait la société sur le long terme.
Chez les animaux, la compétition reste très peu sollicitée, considérée comme dangereuse. Ce raisonnement s’applique évidemment aux Hommes et au domaine de l’entreprise. Certains, confrontés à la compétition, tentent parfois de se montrer très productifs afin de primer sur les autres. L’inconvénient de ce procédé est, néanmoins, qu’il entraîne souvent de l’agressivité entre les différentes parties et qu’il peut engendrer une contre-productivité sur le long terme.
Pour revenir à la coopération, il s’agit là aussi d’un phénomène naturel : l’entraide motive chacun de nous dans le cadre personnel et peut s’avérer utile en entreprise. La théorie de Marcel Mauss du don et du contre don confirme cette approche en justifiant la coopération dans le cadre social. Faire un don envers autrui reviendrait à s’associer à cette personne, qui, ayant reçu un don, devrait, en principe, vouloir donner en retour. Ce processus relève de ce que l’on appelle « le donnant-donnant » et crée forcément du lien social. Par cette pratique, une équipe va s’entraider avec les divers talents et compétences dont elle dispose, créant ainsi un lien et de la productivité.
Les avantages de la coopération sur la compétition
Dans une entreprise, la compétition est souvent présente entre les salariés pour une promotion, par exemple. Elle peut également s’avérer nécessaire car elle permet aux salariés de se dépasser. Utilisée dans l’excès, elle provoque, en revanche, du stress et des tensions entre les collaborateurs. Trop de compétition entre les salariés peut vite devenir ingérable, faisant de chaque tâche un challenge et un sujet de discorde. Un climat de ce type peut alors nuire à la cohésion du groupe. Si instaurer un esprit de compétition peut servir sur un projet, il ne faut pas non plus en oublier l’esprit d’équipe et ses bienfaits. Parfois, la compétition entraîne d’ailleurs un sentiment de malaise au sein du groupe, les collaborateurs ne souhaitant pas être jugés uniquement sur leurs performances.
Dans une entreprise, comme l’explique le principe de la loi de la jungle, celle de l’entraide peut donner de très bons résultats. Il ne faut pas se baser sur l’individualisme avec une réussite personnelle mais plutôt faire passer celle-ci par la réussite collaborative. La coopération permet, avant tout, d’obtenir l’implication de chacun. Les échanges se doivent d’être constructifs : les talents conjugués ensemble engendrent une bonne productivité. Cela permet aux salariés de s’entraider et de viser un objectif commun, souvent plus élevé qu’un objectif personnel. La cohésion permet également une bonne entente au sein du groupe et évite une concurrence destructrice et sans intérêt. Dans le monde de l’entreprise, aucun salarié ne dispose d’autant de compétences que celles de l’ensemble des salariés réunis. Ainsi, chacun doit être mis à contribution.
Deux modèles interdépendants
Pour que règne un bon équilibre au sein d’une firme, la coopération, seule, n’est toutefois pas toujours l’idéal. La compétition et la coopération sont, en effet, à mettre en relation pour créer un équilibre qui devrait permettre une réelle productivité. La compétition motivera les salariés et l’esprit d’équipe issu de la coopération donnera à chacun les clés pour réussir.
La satisfaction s’établit sur le principe d’une auto-évaluation, d’une remise en question perpétuelle. Un salarié se compare alors très souvent à ses collègues en matière de salaire, de primes mais aussi de compétences. Cette forme de compétition intérieure favorise le progrès. Mieux vaut donc admettre la compétition au lieu de la nier et travailler sur un équilibre entre celle-ci et la coopération.
Trouver l’équilibre parfait pour son équipe
Pour instaurer un système fonctionnel entre compétition et coopération, il faut trouver le bon équilibre. La motivation présente chez les salariés provenant de la compétition, il est tout à fait possible d’instaurer avec eux des objectifs individuels afin qu’ils puissent se challenger. Et pour éviter de pointer du doigt les faiblesses de certains, demandez plutôt aux meilleurs salariés de partager leurs compétences. Les plus forts pourront alors encourager les plus faibles. Retenez qu’un esprit de cohésion doit naître au sein de vos équipes.
Pour résumer, si la compétition est bénéfique dans un environnement professionnel il ne faut pas en abuser. Des réflexes doivent être adoptés pour ne pas créer de conflits dans l’entreprise et une concurrence déplacée. N’oubliez pas non plus de motiver vos troupes en rappelant l’objectif collectif !
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